Krach crypto : que risquent les prêts garantis par Bitcoin ?

Krach crypto : que risquent les prêts garantis par Bitcoin ? Analyse des marges et liquidations

Le dernier krach d’octobre a servi de rappel brutal : Bitcoin peut perdre plus de 10 % en quelques heures, et tout l’écosystème tremble derrière. Pourtant, cette fois, quelque chose a changé. Au lieu de vendre dans la panique, une partie des investisseurs a utilisé ses BTC comme collatéral pour emprunter des stablecoins ou du cash, et passer la tempête sans liquider ses positions.

Résultat : explosion des volumes de prêts garantis, DeFi en sur-régime et une question qui dérange : que se passe-t-il si le prochain krach est plus violent, plus long, moins “contrôlé” ? Les prêts adossés à Bitcoin ont montré leur utilité. Il est temps de regarder aussi leur côté sombre : appels de marge, liquidations en chaîne et risques systémiques.

Le krach d’octobre, stress test grandeur nature pour les prêts garantis

En octobre 2025, Bitcoin décroche d’environ 15 % en quelques heures. Liquidations sur les positions à levier, carnets d’ordres qui se vident, altcoins qui plongent mais, cette fois, les prêteurs crypto ne cèdent pas. Les prêts garantis par BTC ont servi d’amortisseur : les détenteurs de Bitcoin ont pu emprunter plutôt que vendre au pire moment.

Le mécanisme, en théorie, est simple : on dépose ses BTC en garantie, on emprunte des stablecoins ou du fiat, avec un ratio de collatéralisation généralement entre 50 et 70 %. Tant que le prix reste au-dessus d’un certain seuil, la position tient. En cas de chute trop violente, le protocole liquide une partie du collatéral. Lors du krach d’octobre, ce cadre a tenu le choc : pas de panique généralisée, mais un vrai stress test pour tout le système.

Boom des prêts collatéralisés : un bouclier qui peut se retourner

Les données on-chain sont parlantes : +340 % de nouveaux prêts garantis en 48 heures sur les grandes plateformes (Aave, Compound, services centralisés). Plus de 2,3 milliards de dollars de nouvelles garanties en BTC ont été déposés sur une semaine, sans panne majeure ni manque de liquidité.

Sur le moment, la stratégie fonctionne : au lieu de vendre à 26 000 $, certains ont gardé leurs BTC, profité du rebond vers 34 000 $ et évité de cristalliser leurs pertes. Mais en creux, le risque est clair : plus le marché s’habitue à gérer les chocs via l’endettement, plus il devient sensible à un krach prolongé.

Si le prix restait bas ou enfonçait plusieurs supports d’affilée, les appels de marge se multiplieraient et les liquidations forcées pourraient accélérer la chute au lieu de la freiner. Le bouclier peut devenir amplificateur.

Infrastructures plus matures mais toujours exposées aux liquidations en chaîne

L’autre enseignement du krach d’octobre, c’est la maturité technique de l’écosystème. On souligne que les oracles de prix ont tenu et les systèmes de liquidation automatique ont fait leur job. Mais également, les pools de liquidité n’ont pas été vidés en quelques minutes comme lors des crises précédentes. Les taux sur les prêts ont bien grimpé (de 4–6 % à 8–12 % annuels), mais sans déraper dans l’absurde : un coût accepté comme prix de l’assurance contre la vente forcée.

En parallèle, certains acteurs centralisés comme Coinbase affichent déjà plus d’1 milliard de dollars de prêts garantis par Bitcoin, avec l’ambition d’atteindre 100 milliards d’ici 2030.

Ajoutez à cela la légalisation du crédit lombard crypto dans plusieurs pays, et ces produits ne sont plus un gadget de DeFi degen : ils deviennent un morceau de la finance “sérieuse”. Mais plus cette brique grossit, plus une liquidation de masse sur le collatéral Bitcoin pourrait faire mal, y compris en dehors des protocoles DeFi.

Bitcoin Hyper ($HYPER) : la “Layer 2 Bitcoin” à manier avec des pincettes

Bitcoin Hyper se présente comme une Layer 2 construite sur Bitcoin, pensée pour offrir des transactions rapides et peu coûteuses en s’appuyant sur la Solana Virtual Machine (SVM) et des preuves ZK pour sécuriser l’ancrage sur la couche 1.

Le storytelling est séduisant : transformer Bitcoin en base pour la DeFi, les dApps et les paiements, sans sacrifier la sécurité du réseau principal.

Acheter $HYPER est censé servir au paiement des frais, au staking et à la gouvernance, avec une prévente qui revendique plus de 24–25 M$ levés et des rendements de staking annoncés très élevés.

Mais plusieurs médias spécialisés ont commencé à tirer le frein à main : promesses de gains extrêmes (APY de plusieurs milliers de pourcents dans certaines communications), compte à rebours qui se réinitialise et équipe non identifiée. On peut rajouter aussi des audits limités au simple contrat de token et un disclaimer qui qualifie le projet de meme.

Autrement dit, Bitcoin Hyper mélange un vrai narratif tech (Layer 2, SVM, ZK) et un marketing de presale très agressif.

Dans un contexte de krach potentiel, ce type de profil est à aborder uniquement avec des montants que l’on est prêt à voir partir à zéro.

Conclusion

Les prêts garantis par Bitcoin ont montré leur utilité pendant le dernier krach : ils ont offert de la liquidité là où, auparavant, seule la vente panique existait. On ne vend plus son BTC au plus bas, on le met en collatéral pour tenir la ligne. Sur le papier, c’est un progrès énorme pour la gestion de trésorerie crypto, autant pour les particuliers que pour les acteurs pro. Mais l’envers du décor est simple : plus les bilans s’appuient sur des prêts collatéralisés, plus un choc prolongé sur le prix du Bitcoin peut déclencher des liquidations en cascade.

Dans ce genre d’environnement, les projets de type presale et les cryptos à moins de 1 €, commeBitcoin Hyper, ajoutent une couche de risque spéculatif supplémentaire : marketing agressif, promesses de rendement, peu de transparence. Face à un krach, une règle reste valable : comprendre d’où vient vraiment le rendement, qui tient la collatéralisation et accepter que, si tout repose sur Bitcoin, le maillon faible n’est pas toujours celui qu’on croit.

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