C’est l’archétype du scénario que tout le monde redoute en crypto : un “gourou” charismatique, une communauté soudée, des rendements “garantis” et au bout du chemin, une pyramide de plusieurs centaines de millions de dollars. En Espagne, l’influenceur Álvaro Romillo, plus connu sous le pseudo CryptoSpain, vient d’être placé en détention sans possibilité de libération sous caution. Les autorités le soupçonnent d’avoir monté un système Ponzi de près de 300 millions de dollars via son club d’investissement Madeira Invest Club (MIC).
Au menu : promesse de 20 % de rendement annuel, œuvres numériques, voitures de luxe… et des milliers d’épargnants aujourd’hui piégés. Cette affaire est un électrochoc, et un rappel brutal : en crypto, le risque principal n’est pas toujours la volatilité, mais parfois l’humain.
Un “crypto-gourou” espagnol derrière les barreaux
Les faits sont désormais publics : Álvaro Romillo, influenceur crypto espagnol et visage de la marque CryptoSpain, a été arrêté puis placé en détention provisoire sans possibilité de caution par l’Audience nationale de Madrid. Les enquêteurs l’accusent d’avoir orchestré, via Madeira Invest Club, une arnaque à la Ponzi d’environ 260 millions d’euros, soit près de 300 millions de dollars, touchant environ 3 000 investisseurs.
Spanish influencer Álvaro Romillo is jailed without bail over a alleged $300 M Ponzi scheme defrauding 3,000+ investo.
🚨 This a a crypto wake-up call. Influencer hype ≠ Guarantee. pic.twitter.com/R3JHJFnnPA
— Crypto June 💎🎯 (@CryptoJune777) November 10, 2025
Un compte bancaire à Singapour, crédité de 29 millions d’euros et relié à ses sociétés, aurait achevé de convaincre le juge du risque de fuite, d’où la détention sans bail. La Garde civile décrit un système bien rodé : Romillo collectait l’épargne de ses abonnés en promettant des rendements élevés et réguliers, sous couvert d’investissements “exotiques” dans des actifs numériques et des biens de luxe. Si l’infraction est qualifiée de délit de masse, il encourt jusqu’à 18 ans de prison.
Madeira Invest Club : la pyramide déguisée en club d’investissement
Derrière le packaging “club d’investissement”, la mécanique décrite par les autorités est tristement classique. Madeira Invest Club imposait un ticket d’entrée d’au moins 2 000 €, avec promesse de rachat garanti et de rendement annuel autour de 20 %, présenté comme “stable” et “sécurisé”. Les fonds devaient servir à acheter des contrats sur des œuvres d’art numériques, des yachts, des Ferrari, de l’or et d’autres actifs de luxe. Autant d’histoires difficiles à vérifier pour un investisseur lambda.
En réalité, selon l’UCO (unité centrale opérationnelle de la Garde civile), le schéma aurait servi à payer les anciens investisseurs avec l’argent des nouveaux, typique d’une pyramide. Les autorités ont déjà saisi plus d’une vingtaine de voitures de luxe (Ferrari, Maybach, Porsches, BMW, Jaguars…) reliées à la galaxie MIC. Romillo affirme avoir commencé à rembourser “2 700 personnes” en liquide, mais sans preuve formelle, ce qui ne convainc ni le parquet, ni le juge.
Un dossier qui secoue l’Espagne et au-delà
L’affaire Romillo est l’une des plus grosses fraudes crypto jamais recensées en Espagne. Elle arrive après plusieurs années de montée en puissance des “clubs privés” et autres “opportunités d’investissement” animés par des influenceurs. Les procureurs et la Garde civile évoquent un cas d’école : utilisation des réseaux sociaux, promesses de rendement fixe, mise en avant d’un style de vie luxueux et mise en scène d’une transparence apparente.
Au-delà du pénal, l’impact est aussi politique et réglementaire : le dossier est suivi de près par les autorités fiscales et pourrait nourrir de nouvelles règles encadrant les promotions d’investissements en Europe. Pour les investisseurs particuliers, le message est violent mais utile : méfiance absolue face aux promesses de rendement élevé “sans risque”, surtout lorsqu’elles viennent d’une personnalité très visible sur les réseaux.
Maxi Doge ($MAXI) : le memecoin “gym bro” qui joue la carte de la spéculation assumée

À mille lieues du storytelling “club d’investissement sérieux”, Maxi Doge ($MAXI) assume totalement ce qu’il est : un memecoin ultra spéculatif, version “gym bro” de Dogecoin, pensé pour les traders déjantés et les amateurs de levier x1000. Son univers : un shiba bodybuildé, obsédé par les marchés, les haltères et les prises de risque excessives. Il apparaît d’ailleurs régulièrement dans les listes des “meilleures cryptos sous 1 €“, porté par son ticket d’entrée bas et son branding agressif. Le projet ne promet pas de revenus fixes ni de rendement garanti : il vend une narrative et une exposition maximale au cycle des memes.
Techniquement, $MAXI est un token ERC-20, actuellement en pleine prévente à paliers avec augmentation progressive du prix à chaque round. Dans ce sillage, les nouvelles préventes memecoins alimentent l’afflux de liquidités et servent de point de comparaison pour les parieurs en quête de x100 rapides. La levée a déjà atteint plusieurs millions de dollars portée par un marketing très agressif et des analyses qui le présentent comme “la meilleure presale du moment” avec un potentiel x100. Au prix d’un risque évidemment très élevé.
Le projet s’articule autour de trois briques :
- un staking on-chain avec APY très élevé dans les premières phases, pour verrouiller l’offre
- des compétitions de trading et leaderboards entre holders, avec récompenses en MAXI et parfois en stablecoins
- des partenariats orientés plateformes de dérivés, renforçant l’image “degen”.
Les tokenomics favorisent largement la communauté (grosse part pour la presale, fonds “Maxi” dédié à la croissance, enveloppe pour le staking). Mais, comme tout memecoin de ce type, Maxi Doge reste un pari pur : dépendant de l’humeur du marché, sans garantie de listing majeur ni de liquidité profonde à long terme.
Conclusion
L’arrestation d’Álvaro Romillo rappelle une vérité simple : la frontière entre investissement et arnaque se joue rarement dans la technologie et presque toujours dans les promesses. Quand un “gourou” vend des rendements fixes, du luxe et une success story sans risque, le danger est souvent déjà là. À l’inverse, des projets comme Maxi Doge ne sont pas plus “sûrs”, mais au moins le ton est clair : on parle de spéculation brute, de memes, de levier et de FOMO, pas de “placement sécurisé à 20 % par an”.
Pour un investisseur, la leçon n’est pas de fuir toute nouveauté, mais de poser des questions simples : qui est derrière le projet, d’où viennent réellement les rendements, qu’est-ce qui crée la valeur, quelles sont les règles du jeu ? Accepter qu’un memecoin comme $MAXI soit un ticket de casino, c’est déjà mieux que croire au mirage d’un club d’investissement miracle. Dans un marché aussi extrême, la seule vraie protection reste la lucidité : comprendre ce dans quoi l’on entre, et n’engager que ce que l’on est prêt à voir disparaître.






